La vie où l on court

                                                 Diabète et autres histoires du marathonien amateur 
Chapitre 1:

« Cette histoire est entièrement vraie puisque je l’ai inventée d’un bout à l’autre » disait Boris Vian !
 Je ne dirai pas tout à fait ça car l’histoire que je vais vous raconter est entièrement vraie puisque je vais l’inventer, cependant il y aura une grande partie qui sera fausse puisque tirée de faits  bien réels, personnels et intimes qui sont  arrivés ou arriveront au personnage que nous allons appelé « Raoul »...
Nous sommes le 1er août 2021, Raoul met ses baskets pour aller courir, ce sont des asics Gel Nimbus. Nimbus, c’est le même nom que le balai d’Harry Potter, il les regarde et leur dit 
    -Allez mes baskets vous allez  me faire voler au-delà de mes rêves, de mes envies, la gloire, je veux la gloire!
Aujourd’hui c’est la dernière sortie de Raoul, dernier footing avant de commencer sa préparation de 12 semaines pour le marathon de Rennes. Il ne va pas courir pour gagner, s’il est dans les derniers de la première moitié, il sera heureux, très heureux et fier de lui.
Par conséquent mon histoire comportera 12 chapitres qui correspondront à une semaine de préparation jusqu’à l’épilogue qui relatera la course. Alors peut-être que le personnage s'appellera “ moi, vous” s’il réussit ce qu’il s’est promis ou “ ce moi, ce nous  qui  désole” s’il n’est fait que de promesses.
   Ce n’est pas le  premier marathon auquel Raoul participera. Ce sera  le sixième!  il avait réussi à finir les cinq premiers!  La nouveauté pour lui c’est que ce sera le premier qu’il fera en tant que diabétique de catégorie 1,
Raoul aime préciser qu’il est diabétique de type 1, ce qui veut dire que c’est son pancréas qui fait des siennes enfin qui ne fait plus rien pour faire au plus court.
Le diabète de type 2 est lui souvent dû à une mauvaise hygiène de vie...
On lui demande souvent comment ça s’est déclaré : « on pisse toutes les demi-heures, on boit toute la journée en gardant la bouche sèche et on perd du poids à vue d’œil, pendant 15 jours à chaque fois que je me regardais dans le miroir je me disais c’est pas possible il faut que je reprenne la musculation, bien que mes abdos devenaient franchement bien. 6 kilos en 15 jours, mieux que le dernier régime femme actuelle”
Ça se  déclenche aussi à cause d’un stress trop important pense-t-il sauf que la diabétologue n’est pas d’accord. Stress qu’il veut contenir, éliminer, vaincre.
Un killer, je suis un killer voilà ce qu’il se répète  à chaque fois qu’ il sent le désir foutre le camp, l'angoisse prendre le dessus.
Raoul écoute une dernière musique avant de franchir la porte. une dernière musique qu’il ne choisit pas, qui est dans son flow musical Deezer, il se dit que le hasard fait bien, fera bien les choses à nouveau… Un killer!

….Tonnerre, tonnerre, tonnerre  de Brest 
Mais nom de Dieu, que la pluie cesse
Tonnerre, tonnerre, tonnerre  de Brest 
même la terre part à la renverse…

    Oui je précise il habite aux alentours de Brest en Bretagne. Il est bon de s'entraîner par ici. La Bretagne n'a pas un caractère excessif comme il aime à le dire. Il ne fait jamais trop chaud, jamais trop froid, jamais trop peu de pluie!
La Bretagne est à l’inverse des femmes qu’il aime. Il aime les caractères excessifs, les pétages de plombs, les personnes qui claquent les portes …
       il est parti pour une heure trente de course et dans deux jours il  commencera sa préparation. Finis la procrastination, au bout de la route il y a l’or! non pas l’or mais une médaille de volonté ce qui vaut de l’or!
 Si tout était aussi simple qu’un entraînement de marathon, si tout était aussi codifié, ce serait bien… Simple, la vie s

erait simple… Voilà à quoi pense Raoul pendant son footing.
Il a démarré sa course avec une glycémie de 200 mg/dl ce qui est au-dessus du seuil maximal qui est de 180...Au bout de 15 mn il chute à 89 mg/dl, l (l’hypoglycémie arrive au-dessous de 70). Il tente de se recharger en mangeant de la pâte de fruit tous les deux kilomètres mais ça ne marche pas,  il reste bas. Au douzième kilomètres il marche pendant une minute le temps que le sucre fasse son effet mais repart avec un indice toujours faible... Il tient bon et parvient à faire 16 km avec une moyenne de 5mn 38 au km ce qui est pas mal car dans le bois sa montre gps ne capte pas.
 il finit fatigué. Il flashe à nouveau sa glycémie en direct avec l’appareil freestyle, un appareil qu’il passe devant un capteur qu’il a au niveau de l’intérieur du bras. Il est en hypoglycémie ! 69 en index glycémique ce n’est pas le genre de chiffre qui t’excite, bien au contraire ! 
A ce moment là une jeune femme arrive à son niveau,
« -Oh où vas-tu comme ça ? lui dit-il 
-ça fait un moment que j’ai en ligne de mire ton short, je n’avais pas vu de suite que c’était toi autrement je t’aurai rattrapé plus tôt au lieu de rester derrière à mater  !” lui répond-elle dans un éclat de rire
Elle savait trouver les mots, les phrases qui pour lui avaient un pouvoir érotique.
Elle n’ habite pas très loin de Raoul, il l’avait croisée une première fois un soir vers 22 heures alors qu’il descendait  poster une lettre d’anniversaire qui devait absolument partir le lendemain pour arriver le bon jour. Cette jeune femme l’avait abordé en lui demandant s’il connaissait un endroit où on pouvait acheter une bouteille de vin. Elle était mignonne, polie, blonde, semblait un peu fragile et certainement chiante. Les hommes rêvent toujours d’être valeureux  ainsi ils aiment collé ce mot fragile  aux femmes ne serait-ce qu’en pensée!
Elle ne lui demandait rien, rien qui pouvait faire appel à son courage mais l’aider faisait partie de la bonne opinion qu’il pouvait avoir de lui et il espérait pouvoir faire sa connaissance. Ainsi il lui proposa de lui donner une bouteille de vin, il venait d’ailleurs de refaire son stock.
Après être passé chez lui, ils repartirent chez elle avec une bouteille de vin blanc et rouge, Elle était mignonne et … avait un copain à la maison qui était venu passer la soirée chez elle… Cela n’avait pas été la meilleure soirée de sa vie cependant il la garda dans sa tête. Il savait qu’elle l’embrouillerait et cela l’attirait… 
Il là recroisa à plusieurs reprises mais sans pouvoir lui parler et il la retrouvait enfin aujourd’hui à un moment où toute excitation pouvait lui faire perdre connaissance. Peut être avait-elle une sensibilité d'infirmière et poserait ses lèvres sur les siennes pour l'enlever aux limbes dans lesquelles il risquait de tomber, peut-être a-t-elle les mains froides et saurait refroidir son front brulant... Peut-être!
Peut-être, peut-être...Elle prit les choses en main et s’invita chez lui pour le soir!
Raoul venait de finir de noter les observations au sujet de sa course et du comportement de son diabète quand elle sonna à la porte. Il lui ouvrit! Elle avait dans une main une bouteille de vin et dans l’autre son jeune fils....

à suivre...
lepoetedusiecle