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...Je regarde devant, à côté, j’avance. Et puis, qu’ai-je vécu de si dramatique à côté de ceux qui vivent de véritables tragédies humaines, des personnes qui dorment dans la rue ou fuient la guerre ? Que valent mes histoires comparées à un quotidien de misère ou de violence ? Rien même si la réalité individuelle est irréductible à une comparaison de souffrances…
Clémentine Autain ( Dites lui que je l’aime)
Il faudrait que j’apprenne ces phrases par cœur car j’aimerai pouvoir les réciter quand il m’arrive malgré une honte certaine de me plaindre ou quand au contraire j’encourage mes interlocuteurs à le faire.
J’oscille toujours entre la raison que nous devrions il me semble garder et l’embrasement du cœur et des sentiments que nous ne devrions pas empêcher…
J’oscille entre l’ admiration que je peux éprouver pour les personnes qui ne dévient pas du but qu’elles se sont fixées et la peine qu'elles me font de ne pas se détourner du chemin qu’elles se sont tracés même par amour, par passion, par pulsion.
Ma vie aura été gérée par ces deux antagonismes, un désir d’ascension sociale ou du moins d’atteinte d’envies concrètes et un désir de vivre des passions dévorantes où l’amour est le seul mètre étalon…
Chaque année j’ai l’impression que la réalité du monde vient nous enlever cette part de passion, refroidissant les âmes, encourageant les égoïsmes.
Mais moi vois-tu! J’écouterai encore tes histoires, laisserai mon cœur se serrer devant tes souffrances hors des bombes... Je prendrai encore ta main, marcherai avec toi en silence en attendant le meilleur moment pour te faire sourire.
J’accepterai les nuits sans sommeil pleines de passions ou de désespoirs. Je sauterai, applaudirai aux spectacles, danserai et ferai danser, rirai et ferai rire… Vivrai et laisserai vivre… Vibrerai aussi...
J'espère aussi car cette part est essentielle que je saurai encore relativiser mes envies et les tiennes, devant ces peines qui je sais s’effaceront avec le temps ou de nouveaux amours pour pleurer devant les actualités et les larmes des nécessiteux.
J’aimerai être de ceux qui luttent pour la singularité et la fraternité
lepoetedusiecle