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Je suis un atelier d'écriture depuis huit semaines. Nous recevons le sujet le vendredi matin et devons remettre nos écrits pour le vendredi midi suivant au plus tard. Nous recevons le corrigé de notre texte le mardi suivant notre envoi. Corrigé et annotations faites par un écrivain.
La semaine dernière c'était la dernière session d'écriture où il nous était demandé de faire un texte un peu plus long avec les contraintes suivantes
1ère phrase : « Le jour se levait. Il était assis dans sa voiture garée le long du trottoir. Ses doigts… » Dernière phrase : « Lorsque sa voiture dépassa le carrefour, la lumière inonda l’habitacle. » Mot intermédiaire (à placer où vous voulez dans le texte) : périphérie.
Ce matin je me suis étonné de ne pas avoir encore de retour et je suis allé sur le lien où nous avons les discussions propre à l'atelier. Il y avait un mail expliquant que les corrections n'arriveraient qu' en début de semaine prochaine...Ce qui a attiré mon attention c'est qu 'il était noté également que plusieurs textes manquaient à l'appel ce qui est étonnant pour un atelier relativement cher...
Ainsi ne suis-je pas le seul à avoir éprouver des difficultés pour ce dernier atelier. Pourtant, quand est arrivé le dernier sujet, je me suis dit : « ça y est voilà le moment d'écrire le texte qui sauvera le monde, qui fera peur aux puissants car ils comprendront qu'ils vont être jugé pour crime contre l'humanité ou alors je vais écrire des lignes avec un suspens tellement grand, tellement haletant que l'écrivain correcteur allait s'enfermer à double tour et finalement bénir le confinement...
Mais voilà, les phrases qui s'alignaient n'avaient rien de tout ça alors j'ai fouillé dans des vieux écrits, cherché dans d'anciens sentiments mais rien ne m'a semblé être digne d'un dernier texte avec lequel on espère une certaine reconnaissance...
Il y a des écrivains d'un seul livre, d'une seule histoire, je ne suis peut-être que l'écrivain d'un désir comme les personnes qui n'ont pas envoyé leur texte.
Il y a des désirs qui naissent et qui ne veulent pas partir, il faut dire qu'on ne fait rien pour non plus. Nous serions même prêts à fuir pour échapper à la terrible vérité qui nous apparaît comme une sentence de mise à mort de nos certitudes ou de ce que appelons nos rêves.
Jeudi soir j'ai pris l'habitude de dîner avec des amis avec qui j'ai découvert que le vin rouge était un rempart au covid. La preuve j'en bois et je n'ai toujours pas attraper le virus.
Vincent Delerm a chanté pour moi au retour.
Réveil à 5 h du matin sans réveil malgré un couché tardif, j'emprunte l'idée de la chanson de V Delerm « Deauville sans Trintignant ». évidemment j'écris que je pense au film « un homme et une femme » pour donner une plus grande consistance à mon inspiration. j
Mon texte ne sauvera pas le monde mais est en harmonie avec ce que je suis, mes errances. il aura sauvé mon désir et modifié mon écriture. J'écris tous les matins depuis sans avoir peur de la terrible vérité ou sentence. Quand est-il de vous? Je ne vous demande pas vos rêves mais plutôt vos certitudes! Comment les affronter vous, en avançant ou en reculant, avec hâte ou procrastination...
Mon texte commence ainsi :
Le jour se levait. Il était assis dans sa voiture garée le long du trottoir. Ses doigts étaient ankylosés par la forte pression exercée sur le volant dans les derniers kilomètres où il a lutté contre le sommeil. Il les bougea pour faire disparaître l’engourdissement. Il regarda un instant le soleil se lever au loin et pensa aux dernières scènes du film « un homme et une femme et se prononça les mots que Jean Louis Trintignant disait "C'est beau quand même d'envoyer un télégramme comme ça, il faut avoir du culot. C'est vrai non ? C'est extraordinaire qu'une femme belle, vous envoie un télégramme comme ça, c'est merveilleux. Moi jamais j'aurais fait un truc comme ça, c'est formidable de la part d'une femme, c'est formidable. Quel courage ».
lepoetedusiecle
p.s: cliquez sur le lien en haut de la page pour voir le clip de Vincent Delerm avec les images du film