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Il y a des matins comme ça où protégés derrière sa fenêtre, coupé du monde qui vibre, qui se ploie, qui se soumet nous nous sentons léger ou futile suivant notre conception de la vie…
Les poètes, la musique sont là pour les moments où il nous faut rester immobile pour savoir si nous avons encore du désir en nous.
Ce matin j’ai hésité sur la musique : TRUST ou Ferré chantant Aragon
…Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant…
(l’affiche rouge, Aragon)
Ce matin j’ai entendu ces mots :
« il faut que vous renonciez à vouloir changer le monde »
...Est- ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs désirs au loin les suivent...
( est-ce ainsi que les hommes vivent, Aragon)
Voilà ce qu’écrivait encore Aragon est-ce ainsi que nous devons vivre. Vivre en acceptant, en détournant le regard pour que les yeux restent au sec comme le cœur.
Alors je vous dis
« si un jour il n’y a plus de révolte, de doute ou de pleurs dans mes paroles ou dans mon cœur, alors il faudra me tuer !
pourquoi faire semblant de vivre si je suis déjà mort !… »
( lepoetedusiecle)
(je me révolte donc je suis , titre emprunté à Albert Camus)