Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L’existence suffit parfois !

L’autre jour j’étais dans une librairie, plus par désir de l’atmosphère que je pouvais y trouver que par une nécessité car je ne cherchais pas de livre en particulier.

Il y a un petit livre qui m’a interpellé par son titre à savoir « le journal d’un manœuvre de Thierry Metz » puis par la 4 ème de couverture :

"C'est que vivre a quelque chose de terriblement élémentaire. Chaque matin l'âme se réveille toute nue, et le travail, la douleur, les gens, l'absence sont debout, bras croisés, à l'attendre avec un dur regard d'exterminateur. Mais chaque soir, quand la fatigue ne l'a pas anesthésié, Thierry Metz note la part respirable des heures qu'il a traversées. Ce que nous pouvions prendre pour un univers de médiocrité banale se trouve être une merveille. Elle ne nous retient pas par la manche comme font les vendeurs forains. Elle parle à mi-voix et l'entende qui veut. Elle dit Qui que tu sois, tes instants ne contiennent rien d'autre, mais ils sont des miracles. " Jean Grosjean.

La grande qualité de ce livre est pour moi celle d’exister ! C’est un objet littéraire non identifié, paradoxal qui est déroutant par ses phrases courtes qui souvent ne racontent que l’essentielle puis par d’autres qui sont de la pure poésie et qui ne recherche que la beauté de la phrase.

Je sens dans ces lignes le radical besoin d’écrire, la radical besoin de frapper à la porte de l’existence.

C’est peut-être, c’est sûrement quoi que j’en dise son statut d’ouvrier qui me fait, qui vous fera vous arrêter sur ses mots. c'est ce que Jean Grosjean nous signifie par la surprise de trouver autre chose qu "un univers de médiocrité banale"

 Cependant messieurs les universitaires qui daignez jeter un œil sur l’ouvrier qui tente d’aller sur votre terrain réservé… je vous le dis  il n’a pas besoin de votre charité car il est votre égal et s’il n’a pas la culture des lettres, il a la sensibilité de l’être qui est aussi importante dans l’écrit.

Je ne peux m’empêcher de croire que la vie de Thierry Metz s’est heurté au dédain que parfois nous pouvons rencontrer, le dédain de la classe sociale ou celui des diplômes.

Sa souffrance pourtant était là!

La souffrance qu’il a ressenti quand les gens en haut de la pyramide (que nos sociétés ont établis)  en font des livres nous nous émouvons devant leur témoignage. Seulement voilà nos sociétés oublient les non gradés, les non friqués, les non diplômés...

 Thierry Metz, s’est tu quand la souffrance est devenue trop forte, tentant se sauver d’abord dans l’enfermement puis dans le suicide.

Que nous soyons en haut ou en bas n’avons-nous pas les mêmes pleurs, les mêmes rires, la même beauté ?

lepoetedusiecle

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :